Fascisme : HADOPI - La dictature du Web UMP commence aujourd'hui
C'est un jour noir pour la démocratie et la liberté du net !!!
sources : PcInpact
16 députés présents pour voter la loi Création et Internet !
528 absents ! ! !
Le député Lionel Tardy le révèle à l’instant sur son blog, il n’y avait ce soir que 16 députés présents dans l’hémicycle pour voter le texte Création et Internet : « Fin
des débats à 23 heures, après plus de 40 heures d'examen du texte dans
l'hémicycle. La loi a été votée à main levée ... par les 16 députés
présents. »
Jean Dionis du Séjour, s’est abstenu, mais le président de groupe
Nouveau Centre, François Sauvaget était favorable au texte. La gauche
(SRC, GDR) a évidemment voté contre. Côté UMP, tous ont voté pour le
texte, sauf Lionel Tardy. Tous les opposants ont en tête les mêmes
critères : un texte inapplicable et qui ca va couter cher, notamment
aux citoyens pour s’équiper en logiciel pour prouver leur bonne foi.
Sur son blog, Lionel Tardy déroule cependant une bonne partie des
raisons de son choix :
« j'ai voté contre pour beaucoup de raisons. Les principales sont que :
- ce texte est techniquement inapplicable en l'état
- ce texte sera facilement contournable
- ce texte va suspendre à tort l'accès à internet d'un grand nombre d'abonnés
- ce texte met en place un surréférencement des offres légales de téléchargement
- ce texte va obliger les abonnés à investir, à leurs frais, dans des solutions de protection contre le téléchargement illégal
- ce texte n'a pas abordé le volet création, pourtant fondamental ... »
L'absence de vote solennel
Toujours sur son blog, le député précise ainsi qu’« il n'y aura pas, contrairement à ce qui se fait d'habitude, de vote solennel, comme cela se fait sur chaque texte, le mardi après les questions au gouvernement. Le vote solennel permet pourtant à chaque député, même s'il n'a pas suivi les débats, de pouvoir affirmer sa position par un vote nominatif, qui permet aux électeurs de connaitre sa position ».
Si un vote solennel avait été choisi, avec explications de vote préalables, beaucoup de députés UMP se seraient sans doute abstenus dit-on dans les couloirs de l’Assemblée, ce soir. L’absence de vote solennel est un indice fort du malaise de la majorité, nous commente-t-on.
Avec un vote à main levée, comme ce fut le cas, on ne s'engage à rien puisqu’on ne sait pas qui a voté, faute de vote électronique. Les électeurs ne savent donc pas les choix faits par « leur » député, une discrétion de rêve qui évite les questions délicates en circonscription. Un certain nombre de députés déplorent ce soir l’absence d’un tel choix, car il aurait été l’occasion une nouvelle fois de vanter les charmes de l’amende par rapport à la suspension lors des discours préalables au vote. « Quand on a un texte fort, un texte politique ou autre, on a un vote solennelle » nous confirme encore Lionel Tardy ce soir, joint par téléphone.
Une CMP qui risque de durcir le texte
Quant à la commission mixte paritaire, chargée de lisser les divergences entre le texte issu du Sénat et sa version votée ce soir, il ne faut rien en attendre. Au contraire, les rares amendements que ne défendait pas Christine Albanel, comme la suppression de la sanction de réduction des débits, devraient être torpillés par les députés et sénateurs triés sur le volet par l’UMP.
UPDATE :
Vu sur NUMERAMA
Alors que le vote n'était pas prévu avant la semaine prochaine, les quelques députés présents à l'hémicycle à la fin de la discussion sur la loi Création et Internet ont été priés de passer immédiatement au vote, contrairement à l'usage. La loi a été adoptée, en attendant son passage en CMP puis au Conseil Constitutionnel.
On peine à en croire la
démocratie dans laquelle on prétend vivre et écrire. Après 41 heures et
40 minutes d'une discussion passionnée sur le texte, il ne restait
qu'une poignée de courageux députés autour de 22H45 jeudi soir lorsque
l'Assemblée Nationale a décidé, sur instruction du secrétaire d'Etat
Roger Karoutchi, de passer immédiatement au vote de la loi Création et
Internet, qui n'était pas attendu avant la semaine prochaine. Un fait
exceptionnel, qui permet de masquer le nombre important de députés UMP
qui se seraient abstenus si le vote s'était fait, comme le veut la
tradition, après les questions au gouvernment mardi soir. Ainsi l'a
voulu Nicolas Sarkozy. Les protestations du centriste Jean Dionis du Séjour n'y ont rien changé. "On est 2,5 % du Parlement",
constatait-il pourtant d'un rapide calcul désolé, lui qui fut l'un des
rares députés à avoir été omniprésent dans l'hémicycle pendant toute la
durée du débat. Mais il a alors appris que son président de groupe
François Sauvadet, qui lui ne s'est pas présenté une seule fois au
débat, avait donné son accord pour ne pas fixer de date ultérieure à un
vote solennel. Quant aux députés socialistes, à l'attitude décidémment bien ambigue,
ils n'ont pas jugé utile de s'en émouvoir. Emballez, c'est voté. Quatre
députés ont voté non (Martine Billard, Patrick Bloche et deux députés
non identifiés), et une dizaine de mains se sont levées sur les bancs
de la majorité pour voter oui. En tout, 16 députés étaient dans
l'hémicycle au moment du vote. Ca n'est pourtant pas rien qu'ont adopté les députés, en attendant
le vote final qui suivra la Commission Mixte Paritaire du 9 avril,
chargée de concilier les quelques divergences entre le Sénat et
l'Assemblée. Dans le seul et unique but affiché de protéger les intérêts d'une
partie de l'industrie culturelle (et non des artistes), les députés ont
créé un tribunal d'exception,
l'Hadopi, qui aura pour charge d'avertir et de sanctionner des
internautes dont le seul tort avéré aura été que leur adresse IP
apparaisse sur des relevés d'infractions effectués, on ne sait trop par
quelle méthode, par des ayants droit. Même si l'on connaît
d'ores-et-déjà l'énorme risque de faux positif,
le seul moyen pour l'internaute innocent de plaider sa bonne foi auprès
de l'Hadopi sera d'avoir installé au préalable un logiciel de
sécurisation labellisé par l'Etat, qui sera contrôlé à distance et en
permanence par une société privée. Un véritable spyware imposé par l'Etat, aux conséquences funèbres, qui révèle en réalité le but principal de la loi : obliger chaque internaute à équiper son ordinateur d'un filtre, qui permettra de cacher ces pirates que l'on ne saurait voir, et surtout demain, de sacrifier la liberté d'expression.
Le tout en bafouant allègrement les droits de la défense, puisque
malgré la mise en place d'une usine qui sera chargée d'envoyer 10.000
avertissements par jour et de prendre 1.000 décisions de suspension par
jour, les internautes qui se sentent accusés à tort n'auront pas la
possibilité de contester les accusations, ou alors uniquement après
leur condamnation, sans suspension de la peine.
Et bien sûr, sans qu'il soit matériellement possible de démontrer son
innocence, pourtant réelle, sauf à produire d'improbables preuves qui n'en sont pas. Et l'on nous dit que "tous les artistes" sont d'accord avec cela ? Qui peut le croire ? En tant qu'internautes, la loi Création et Internet nous est
totalement égale. Elle ne changera rien, ni pour les pirates qui ont
déjà trouvé les failles ni pour les artistes qui ne mettront pas un
centime de plus à leur déclaration d'impôts grâce à la riposte graduée.
Mais en tant que citoyens, cette violation des principes qui fondent la
République nous révulse. Elle aurait pousser, en d'autres temps, à
l'insurrection. Et elle poussera, c'est certain, à la désobéissance
civile. Si la démocratie étatique ne s'accomode pas d'Internet,
l'Internet démocratique se fera sans l'Etat.